La pédagogie Montessori me captive. J’ai découvert certaines facettes de cette pédagogie sur Internet ou dans des livres qui s’inspirent des idées de Maria Montessori. Je n’avais encore jamais lu Maria Montessori… Grosse lacune ! Pourtant, mon mari, à qui je parle souvent d’activités Montessori, m’avait déjà soufflé l’idée : « mais pourquoi tu n’as jamais lu Maria Montessori elle-même ? »
Voici donc le premier livre de Maria Montessori que je suis en train de lire et je ne le regrette vraiment pas ! Pourquoi n’ai-je pas commencé plus tôt ?
Les références précises
« Pédagogie scientifique »
Tome 1 : la maison des enfants
Auteur : Maria Montessori
Éditeur : Desclée de Brouwer
(19 novembre 2004)
Collection : Éducation
257 pages
Présentation du livre
Le livre est composé d‘une vingtaine de chapitres. Je les décline ci-dessous, pour vous permettre de vous faire une idée des thèmes abordés.
- Considérations critiques
- Antécédents de la méthode
- L’ambiance (aménagement des pièces, liberté du développement, exercices de vie pratique)
- La santé
- La nature dans l’éducation
- L’homme rouge et l’homme blanc
- L’éducation sensorielle
- Les exercices sensoriels (initiation au sens tactile, olfactif, visuel, du goût…)
- La maîtresse
- La pierre de touche
- Le langage graphique (préparation indirecte puis directe de l’écriture, jeux pour la lecture, symboles de grammaire…)
- Enseignement de la numération (barres rouges et bleues, chiffres rugueux, fuseaux, exercices sur la mémoire des nombres, additions et soustractions de 1 à 20, les tables, le serpent…)
- Le dessin
- L’art musical
- La discipline
- Ordre et progression dans la présentation du matériel
Mon avis personnel…
Les pages fines, l’écriture petite et serrée pourrait rebuter certains lecteurs… Ce serait dommage !
Le début du livre raconte comment Maria Montessori a construit petit-à-petit, expériences après expériences, sa pédagogie. Pédagogie centrée sur la découverte par l’enfant, l’expérimentation pour comprendre et une démarche personnelle de l’enfant pour apprendre.
Ensuite, Maria Montessori présente le matériel qu’elle a élaboré, les activités qu’elle propose aux tout-petits. Dans chaque situation, elle explique concrètement et clairement à quoi sert chaque activité et comment la présenter, comment la mener correctement, quelles variantes proposer à l’enfant.
Un exemple précis ? L’exercice de la ligne. J’en avais déjà entendu parlé, vaguement, sans vraiment comprendre l’utilité de cet exercice. Les deux pages écrites par Maria Montessori m’ont permis de comprendre bien des choses !
L’exercice de la ligne plaît aux tout-petits qui, naturellement, aiment marcher le long d’une planche en bois ou d’un trottoir par exemple.
Une ligne, en forme d’ellipse, est tracée sur le sol. La disposition exacte du pied est à montrer en premier. Le talon et la pointe doivent être placés bien le long de la ligne. Ensuite, le petit enfant avance successivement les pieds. Cet exercice permet de travailler avant-tout la concentration et l’équilibre.
Petit-à-petit, au rythme de chaque enfant, l’exercice de la ligne peut se complexifier : marcher sur la ligne en mettant en contact les pieds successifs, marcher en tenant un petit drapeau en main, marcher avec un verre rempli de liquide, marcher avec une clochette en main qu’il ne faut pas faire tinter…
« L’enfant est placé dans une gymnastique joyeuse
qui lui apporte peu à peu la maîtrise de tous ses mouvements »
Maria Montessori
L’exercice de la ligne a de nombreuses applications concrètes dans la vie de tous les jours ! Par exemple, un tout-petit à l’aise avec la ligne pourra apporter son verre d’eau avec aisance sur la table, transporter un jouet volumineux sans le faire tomber, apporter ou ranger un plateau Montessori…
Quand trouver le temps de lire avec un emploi du temps déjà trop chargé ?
Entre le travail, les tâches ménagères, les enfants, la fatigue… Trouver un peu de temps pour soi, c’est déjà difficile alors trouver le temps de lire… Mon moment lecture : juste avant de me coucher ! Cela peut durer de cinq minutes à une heure, cela dépend des jours… Quelle bonne détente ! A vous de trouver votre moment lecture. Si vous aimez lire, ce serait dommage de vous en priver !
A qui d’adresse ce livre ?
A tout tout ceux qui souhaitent mieux connaître la pédagogie Montessori, à tout ceux qui s’occupent de jeunes enfants : parents, grands-parents, assistantes maternelles, professeur des écoles…
(2 commentaires)
Quentin
18 février 2014 à 17:33 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Durant mes études, un professeur de génie électrique nous disait régulièrement, dans toutes les sciences, il y a les nains et les géants. Ne vous embêtes pas avec les nains, lisez les géants.
C’est à dire ?
Quand on veut apprendre une science, ici, la pédagogie (et oui, c’est une science), on doit lire Montessori avant de lire ceux qui écrivent sur Montessori.
Bon, le prof d’élec en question nous disais pas de lire Montessori, mais Maxwell (pas le café, le père de l’électromagnétisme). Mais ce qui vaut pour apprendre l’électromagnétisme, vaut pour la pédagogie.
10 ans de mariage avec Florence pour lui faire lire Montessori !
Quentin Articles récents…Les matériaux de construction (partie 2) : des procédés moins classiques
Ducret
27 août 2018 à 00:21 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
Article très intéressant !
J’ai lu avant tout « l’enfant » de Maria Montessori. Je me suis arretée a celui-là (peut-être est-ce un tort) car je le trouve déjà très instructif et surtout avec une telle matière à reflexion qu’il m’a suffit jusqu’ici (3 ans).
Mais du coup, depuis 3 ans, je suis perplexe parfois face à ce que je perçois comme une certaine dogmatisation de la pédagogie. un exemple tout bête : le lit au sol. Dans « l’enfant », il y a une anecdote où Maria Montessori évoque le désordre intérieur d’un enfant de 18 mois qui a besoin d’un berceau protecteur pour dormir (le petit dormait dans un grand lit avec sa mère et tous ses troubles maladifs ont disparu avec le berceau).
Or, le lit au sol pour nouveau-né se trouve partout dans les manuels et les sites « officiels ». Ne confond on pas ici la promotion d’un environnement propice aux apprentissages pour vivre bien en société avec l’apologie de l’autonomisation à la mode actuelle ?
Même si on retrouve le lit dans un autre livre, qu’est ce que cela nous enseigne, sinon d’agir en observateurs des enfants et en testeurs ?
En conclusion, je salue l’effort de lire les Géants, car Maria Montessori elle-même était moins catégorique, plus ouverte à l’évolution que certains de ses suiveurs actuels.
Bonne continuation à vous !