Activité Montessori : le jeu « je devine »

Je vous présente aujourd’hui une activité Montessori comme je les aime : peu de matériel est nécessaire, les objets qui nous entourent suffisent, adaptable pour l’âge de Lisette comme de Vivie, ludique et qui permet d’aborder une nouvelle compétence : l’écoute des sons dans les mots.

 

Ages de Lisette et Vivie au moment de l’activité : 4 ans et 2 ans et demi

Qu’apporte cette activité Montessori à votre tout-petit ?

 

A travers le jeu « je devine », votre bout de chou va :

 

• Enrichir son vocabulaire
• Décomposer les sons d’un mot
• Développer sa conscience phonologique. Cela signifie écouter et reconnaître les sons successifs des mots. Les voyelles sont les sons les plus simples à identifier. C’est un travail préliminaire nécessaire avant l’apprentissage de l’écriture et de la lecture.

 

Il vous faut :

 

Une réserve d’objets dans un panier ou une boite (des objets qui commencent par des sons différents).

Les objets peuvent être autour d’un thème commun (les animaux, les légumes, les véhicules…) ou non, à vous de voir !

 

Pourquoi je propose maintenant ce type de jeux à Vivie ?

 

Vivie est attirée par les bruits et les sons. Elle aime retenir les comptines et chanter, et cela depuis toute petite. Vous vous souvenez peut-être de ses débuts en musique, à 10 mois…

Depuis quelques semaines, Vivie rebondit sur des questions que nous posons de temps en temps à Lisette comme « est-ce que tu connais un légume qui commence par ca… ? » Il lui arrive de trouver des réponses.

Voilà pourquoi, je la sens prête pour commencer le jeu « je devine » incontournable dans la pédagogie Montessori.

 

Le « hic » c’est qu’en ce moment, il m’est impossible d’introduire une nouvelle activité avec Vivie. Pourquoi ? Dès que j’évoque l’idée de faire une activité, Vivie a son idée, elle veut l’activité seringue et certainement pas une autre !

 

Après la sieste, Obé dort, Lisette est partie avec Papa. C’est le moment propice ! jJessaie d’introduire ma nouvelle activité sans utiliser le mot « activité ».

 

« Vivie tu veux que je te montre un nouveau petit jeu ? Oui ? » Je vais le chercher. Me voilà revenue avec mon panier bien rempli. Voyant cela, Vivie s’énerve. Elle refuse. « Non, je ne veux pas ce jeu. Je veux le jeu avec des paniers (jeu du verger de Haba). » Aaaah ! L’âge des deux ans. Les colères, l’affirmation de soi… On est en plein dedans ! Pourtant, à d’autres moments, ma petite Vivie est très tendre et très calme mais ce n’était pas le cas à ce moment là !

 

Déroulement du jeu « je devine » :

 

Niveau 1 : découverte du jeu (avec Vivie, 2 ans et demi)

 

Vient alors l’heure du goûter. Dehors, il fait tellement beau ! J’en profte pour lancer le jeu, en exagérant sur le côté théâtral et le suspens, cela plaît toujours énormément aux tout-petits…

 

 

« Mon petit œil (je le montre) a vu … (un peu de suspens puis je montre un objet, un verre) un objet qui commence par le son vvvv (et non pas ve). Qu’est-ce que c’est ? Vivie répond : « verre ». Bravo Vivie !

Gros succés. Vivie a envie de continuer. Alors, je poursuis en utilisant ce que je peux autour : chaise, table, herbe, terre, caillou, nez…

 

Le geste du petit œil la fait beaucoup rire. Elle me redemande « le jeu du petit noeil ».  Un peu après, lorsqu’elle joue, je l’entends qui y joue seule avec sa poupée.

 

Je vais continuer encore quelques temps ce type de jeu en variant les objets et je pourrai bientôt tenter de complexifier un peu, lorsque ce premier niveau sera solidement acquis.

 

Niveau 2 : jeu pour identifier le son initial des mots (avec Lisette 4 ans)

 

J’installe le panier rempli d’animaux près de nous (le panier sur la photo initiale).

 

Je sors les animaux un par un en demandant à Lisette de les nommer. Cette phase est très importante. Nous n’associons pas toujours le même mot au même objet. C’est ainsi que je me suis aperçue que Lisette nommait le coq « poule », le son initial n’est pas le même. D’où l’importance de se mettre d’accord sur le mot représentant chaque objet dès le départ. Je replace ensuite tous les animaux dans le panier.

 

J’explique ensuite la consigne. « Lisette, je vais sortir deux animaux. Je vais te donner des indices pour que tu trouves le bon animal. Écoute bien.  » Lisette écoute mieux la consigne qu’avant. L’école lui a été très bénéfique !

 

Je sors deux animaux. Je choisis pour l’instant des animaux dont le son initial est différent. Je ne prends donc pas le chien et le cheval par exemple.

« Mon petit œil (geste) voit un animal qui commence par le son « chchch ». C’est lequel ? » Lisette répond « cheval ». Nous recommençons avec d’autres animaux à chaque fois par deux.

A certains moments, Lisette me montre l’animal mais je l’incite à chaque fois à prononcer le mot, cela l’aide à entendre mieux les sons.

Je sors trois animaux. Je suis la même démarche. Plus le nombre d’animaux sortis est important plus le jeu est difficile.

« Mon petit œil (geste) voit un animal qui commence par le son « aaaaa ». C’est lequel ? » Lisette répond « âne ». Nous recommençons avec d’autres animaux à chaque fois par trois.

A la demande de Lisette, je sors tous les animaux (il y en a sept au total). Lisette s’en sort très bien. Lorsqu’elle trouve le bon animal, je le replace dans le panier. A chaque fois, le nombre d’animaux diminue. Je termine avec le couple chien et cheval. « Mon petit œil voit un animal qui commence par « chchch » Lisette me donne le chien sans trop réfléchir. Lisette est tombée dans le piège. Je lui explique que les deux commence par « chchch », que dans ce cas, il faut écouter le deuxième son… mais cela est une prochaine étape…

 

Lisette a envie de rejouer avec d’autres objets. Elle choisit de nombreux playmobils et remplit le panier. Lisette rencontre deux difficultés.

La première difficulté, elle n’arrive pas à nommer le wagon. La deuxième, elle n’entend pas l’attaque du mot « train ». Ainsi, face aux trois objets ci dessous, quand je lui dis « mon petit œil voit un objet qui commence par « tttt », elle ne trouve pas. Deux consonnes successives, ce n’est effectivement pas simple à entendre. J’essaie d’approfondir un peu en lui demandant ce qu’elle entend au début du mot « train » et elle me répond « rain ».

 

Niveau 3 : jeu pour identifier le son initial et le deuxième son des mots

 

Lisette n’est pas encore à cette étape là. Le jeu reste le même. La différence est dans le choix des objets. Plusieurs objets commenceront par le même son, par exemple « chchch ».

La consigne sera un peu plus complexe. « Mon petit œil (geste) voit un animal qui commence par le son « chchch » et juste après, on entend « eee ». C’est lequel ? » La réponse sera par exemple « cheval ».

 

Prolongements

 

Une fois ces petits jeux compris, vous pouvez essayer de demander à votre enfant de faire chanter des mots simples (mots d’une syllabe comme le mot sac par exemple, cela donnera « ssss aaaaa kkkkk »).

 

Une activité différente reliant lettre/son/objet serait d’associer un objet à chaque lettre rugueuse, de réaliser un abécédaire personnalisé en quelque sorte, en prenant chaque réalisation en photo. Personnaliser. Inclure l’enfant dans la fabrication. Il n’y a rien de mieux pour ancrer les apprentissages mais cela prend du temps…

 

Remarques

 

Aussi bien avec Vivie qu’avec Lisette, j’envisage de recommencer ce type de jeux souvent pour améliorer leur conscience phonologique. Des séances régulières mais courtes (5 à 10 minutes) car elles demandent une grande concentration.

 

En parallèle avec Lisette, nous observons les lettres rugueuses attachées. La lettre, son nom, son son et son tracé.

Avec les capitales d’imprimeries, Lisette a d’abord appris le nom des lettres puis leur son. Je ne suis pas certaine que ce soit l’ordre le plus logique… Avec les lettres attachées que Lisette découvre en ce moment, j’insiste plus sur leur son en lui demandant : « comment elle chante cette lettre ? » Je trouve que les sons sont plus importants à connaître pour écrire ou pour lire. Bien sûr, certaines lettres posent problème. La lettre c par exemple, elle peut se prononcer de plusieurs manières. Ce n’est pas grave, je raconte à Lisette que cette lettre se chante de différentes manières, dans certains mots, on entend « ssss » et dans d’autres « kkk » (et on pourrait même dire qu’accompagnée d’un h ce serait « chchch »). De temps en temps, Lisette repasse sur les lettres rugueuses avec son doigt.

 

Il est important de ne pas mettre l’enfant en situation d’échec. Pour cela, il est préférable de commencer très simple et de complexifier petit-à-petit, en suivant le rythme de chaque enfant, sans précipiter les choses…

 

J’ai été bien bavarde cette fois-ci ! Plus de 1400 mots dans cet article… C’est que je n’ai pas abordé souvent ce type d’activités pourtant très intéressantes…

 

En ce moment, les filles sont friandes de petits jeux sur les sons. Si vous en avez d’autres en tête, n’hésitez pas à raconter dans les lignes ci-dessous !

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